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Bientôt un an…

Bonjour à Tous,
Parler de Paloma à quelqu’un qui ne la connaît pas, c’est décider de la faire entrer dans sa vie ou plutôt « proposer », cette personne en fera ce qu’elle voudra. Certains, par gêne, fuiront cette possibilité, pourtant, je veux pouvoir parler de Paloma avec autant de naturel que quand elle était encore vivante. La difficulté consiste à trouver comment.
J’écris beaucoup de poèmes. C’est une manière peut-être d’exorciser cette souffrance que je ne saurais dire autrement. Pourtant, je ne veux pas m’y enfermer. Je voudrais tellement écrire de jolies choses pleines de vie et d’espérance, pouvoir dire que la vie ne s’arrête pas à la mort de ceux qui nous sont chers, que d’ailleurs, et surtout, ils ne sont pas morts, qu’il vivent en nous, que nous devons profiter pleinement de cette chance que nous avons d’être encore là, tout en les faisant vivre dans notre mémoire, dans nos souvenirs et dans notre propre vie, en parlant d’eux avec bonheur, celui de les avoir connus, et non avec tristesse, celle de les avoir perdus. Mais je n’y parviens pas. Or je dois d’abord y arriver moi-même. À minima, donc, ils vivent à travers ceux qui les ont connus, pour les croyants, ils nous attendent au Paradis, pour certains même, ils sont parmi nous, bien que nous n’arrivions pas forcément à les voir, que nous ne les entendions pas et qu’il ne nous soit pas possible de les embrasser. De toute façon, avec les « gestes barrière » et la « distanciation sociale » (!), en ce moment, tout visiteur, même en provenance du Paradis, serait certainement mis en quarantaine…
Ne me demandez pas comment je vais, c’est une question à laquelle il m’est impossible de répondre. Il y a des moments où je vais très bien, et d’autres où je vais un petit peu moins bien. Sans raison, sans préavis. Je dis « je », mais c’est un « je » pluriel, un « jes », cela inclut Paz bien souvent, et beaucoup de parents, me semble-t-il, quoi que je ne veuille parler au nom de personne. Plutôt que de nous demander des nouvelles, ou de ne pas oser en prendre, donnez-nous en de vous. Notre vie n’est pas très intéressante et si nous n’avons pas l’énergie, le courage de vous écrire ou de vous appeler personnellement, avoir de vos nouvelles nous manque, parce que nous sommes loin et que nous nous demandons ce que vous devenez. Nous adresser un message pour nous parler de vous, c’est bien plus qu’une simple mise à jour des informations qui vous concernent, c’est aussi une manière de nous dire que vous pensez à nous puisque vous nous écrivez, que nous faisons encore partie de votre vie puisque vous nous la racontez, et cela nous donne l’occasion d’occuper notre esprit à des choses plus variées que notre quotidien.
Le 7 juin prochain, cela fera un an que Paloma a quitté ce monde. Plusieurs messes seront dites pour elle ce jour-là. Si vous ne pouvez pas vous y rendre, vos pourrez avoir une intention de prière pour elle. Je voudrais aussi vous proposer, ce jour-là, de nous envoyer un message par courriel ou de le mettre sur notre page Facebook, avec une photo, un souvenir, une anecdote de Paloma, un moment que vous avez vécus ensemble, un mot, un comportement reflet de sa personnalité, qui vous a marqué. Merci d’avance.
Je demande à Paloma de veiller sur vous tous, cela la tiendra occupée jusqu’à ce que le moment soit venu pour nous, ses parents, de la rejoindre et de l’embrasser, enfin… sans masque !

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