Paloma adorait Halloween, se déguiser, donner aux portes des maisons voisines en quête d’une poignée de bonbons. Croiser ce jour-là tant d’adorables petits monstres m’a serré le cœur, envahi de souvenirs nostalgiques où nous accompagnions entre amis nos propres petites sorcières et autres vampires gourmands. Cette année, nul déguisement, mais messe de la Toussaint avec une résonance toute particulière pour nous. Comment vivre une telle date avec une enfant défunte ? Connaissant Paloma, je crois qu’elle ne trouvera pas de mauvais goût la petite attention que j’ai eu pour elle ces jours-là en la nouvelle peluche que j’ai achetée pour sa chambre en Espagne.
La perte d’un enfant est communément reconnue comme l’une des plus douloureuses tragédies que l’on puisse expérimenter ici-bas. Pourtant, personne ne peut dire : je suis la personne la plus malheureuse qui soit, je souffre plus que quiconque. Aussitôt une autre peut prétendre mériter ce titre. Est-il plus douloureux de perdre un enfant unique ou issu d’une fratrie de cinq, à deux ans, dix, vingt ou cinquante, d’accident ou de maladie…? Ces questions n’ont pas grand sens…
Quand j’ai moins le moral, je pense davantage à ceux qui souffrent autour de nous, à comment les soutenir, comment me rendre utile pour les aider et moins penser à ma propre peine.
J’ai passé deux semaines de vacances dans les Asturies auprès de Bruno et de Paz et d’amis proches qui veillent sur eux au quotidien. Ce séjour fut très ressourçant.
Que répondre à la question : « Comment allez-vous ? » Nous allons, et c’est déjà beaucoup. Paz m’a dit arriver à être heureuse parce que plus sensible à tout ce qui est susceptible de rendre heureux, au moindre bourgeon de bonheur capable de fleurir. De mon côté, j’ai au contraire l’impression que je ne pourrai plus jamais être heureux, vraiment, pleinement, mais je me sens capable d’apprécier des moments de bonheur ponctuels. Je suppose que c’est juste une question de point de vue mais que nous éprouvons la même chose, et qui se manifeste simplement de manière différente.
Le pèlerinage annuel à Lourdes grands-mères/petits-enfants a eu lieu pour la première fois sans ma mère qui n’avait pas de petit-enfant à accompagner cette année, mais Paloma fut au cœur des prières : dimanche 27 octobre, la messe à la grotte, présidée par le nouveau recteur, le Père Ribadeau Dumas, fut dite à son intention et son prénom a résonné par deux fois dans la grotte, d’abord au début de la célébration puis pendant la prière pour les défunts. Le 2 novembre, ma nièce Manon était elle aussi à Lourdes avec une association pour autistes et tout le groupe l’a entourée pour prier pour sa cousine.
Ce 7 novembre, cinq mois jour pour jour depuis que Paloma a rendu son dernier souffle, par un étrange hasard du calendrier scolaire, j’ai accompagné deux de mes classes au cinéma voir Coco en espagnol, le dernier film que Paloma était allée voir en Espagne avec son frère et ses grands-parents espagnols en décembre 2017, juste avant de tomber malade. Ce dessin-animé parle du lien qui unit les vivants et les morts et de l’importance de se souvenir de nos défunts. Bernadette de Lourdes a dit au moment de mourir : « Je n’oublierai personne ». Je pense aussi que Paloma se souvient de nous tous, qu’elle veille sur nous et sur tous ceux qui la sollicitent.
Nous appréhendons particulièrement l’approche des fêtes de Noël mais savons aussi que c’est une période difficile pour beaucoup de familles, nous pensons à tant de familles déchirées dont les membres, pourtant bien vivants, ne se parlent plus et nous prions pour elles en souhaitant qu’elles trouvent paix, sérénité et guérison dans la foi.
1 commentaire
Dom novembre 17, 2019 - 4:09
Que Paloma et tous ces enfants partis de cette maladie repposent en paix bisous volant a tous ainsi qu’à vous et tous les par’anges