L’espérance de vie post-diagnostic d’un GITC est de neuf mois. Dans le cas de Paloma, sa tumeur, identifiée le 12 mars 2018, étant de haut grade, particulièrement agressive et résistante à la radiothérapie, et alors que le premier symptôme (sa paralysie hémifaciale) était apparu le 22 février 2018, on peut dire que neuf mois était un pronostic rétrospectivement plutôt optimiste. Au Ciel, on avait sûrement déjà dû faire des plans pour l’accueillir il y a déjà plusieurs mois. Mais voilà, tout ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu. En Antigone de la fatalité face à la maladie, nous avons dit non, non à l’assurance qu’il n’y avait rien à faire, non à l’assertion selon laquelle les dés étaient jetés, voire pipés, pour nous empêcher de gagner, non à l’idée de priver notre fille de la joie de vivre, de grandir et de choisir sa destinée. Et une première bougie s’est allumée, puis une autre et encore une autre. Des messages toujours plus nombreux, venant de plus en plus loin, des prières, des encouragements et des aides indispensables arrivant juste quand nous en avions besoin pour ne pas tomber, pour maintenir Paloma dans l’espérance et la convaincre de s’accrocher, se sont multipliés… Les traces invisibles de Dieu à travers tous ces signes nous ont donné le courage de rester debout. Jusqu’à la venue d’un cardinal un Vendredi saint à la maison, pour donner à Paloma trois sacrements : l’eucharistie, la confirmation et le sacrement des malades, afin de l’accompagner et de lui donner la force de poursuivre au-delà de ce qu’un être humain, et qui plus est un enfant, devrait avoir à supporter. Monseigneur Ricard, archevêque de Bordeaux, a fait preuve de la plus grande gentillesse et simplicité en se présentant chez nous ce vendredi matin. Paloma quant à elle, alors que la cérémonie avait été fixée moins de quarante-huit heures plus tôt, avait réussi à réunir autour de ses parents et de son frère ses quatre grands-parents et mes deux sœurs, l’une marraine de son baptême, l’autre marraine de sa confirmation.
Cette année, le thème du Chemin de croix du Colisée était : la souffrance des enfants innocents et de leurs mères. Encore une coïncidence ?
Je ne conçois pas la souffrance comme une fin en soi et n’arrive à donner du sens à ce qu’endure ma fille que si un bonheur plus intense doit lui succéder, un peu comme pour Job.
L’autre matin, alors que Paloma me faisait part de ses angoisses si légitimes, je lui ai dit : “Dieu te protège”. Elle a alors pris ma main et, avec force, s’est mise à répéter avec conviction : “Dieu me protège, Dieu me protège…” Cette phrase va être gravée sur une médaille avec la date du 19 avril et une colombe, symbole de l’Esprit Saint.
Alors, évidemment, Là-Haut, ç’a dû pas mal chambouler les plans, parce que dans cette nuit de désolation, la plus noire pour tous les chrétiens mais si proche de Pâques, je me dis que le Ciel va devoir attendre encore un peu…
A fide sanatio
1 commentaire
Astrid de Galbert avril 24, 2019 - 8:08
Chère Paloma,
Collègue de ta tante Olivia, je te suis depuis le début de ton combat. Moi même ayant eu un cancer, il y a certaine chose que je partage avec toi notamment le poids de ce mot qualifiant une maladie si différente pour chacun.
Cette année ma semaine Sainte n a été que prières et signes successifs du ciel pour toi et tes parents. Olivia a partagé avec moi le premier message de ton Papa concernant le sacrement de ta confirmation des le mardi. Puis par le biais d une amie j ai fait la connaissance d Anne Véronique qui depuis ce jour te porte dans toutes ses prières. Elle est à Bordeaux et le jour de ta Confirmation, elle a échangé avec Msg Ricard suite au chemin de croix. Ce fut pour nous deux un grand signe. Nous te portons dans la neuvaine du Chapelet de la Miséricorde divine depuis et ce jusqu’à dimanche. Nous t entourons de nos prières quotidiennes pour que la Foi et l Espérance t aident à reprendre ton vol. Nos prières vont aussi vers tes parents et ton frère Bruno.
En union de prière et avec toute mon affection, ma tendresse de mère et mon Espérance.
Astrid