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Lettre N°29

Nous vivons un peu en apnée, sous pression et sans visibilité, avec des perspectives peu encourageantes. De mon côté, je continue à voir le verre à moitié plein. Et même s’il n’est rempli qu’au quart, au huitième, – après tout, qui connaît sa contenance ? – ou quand bien même il n’y resterait qu’une goutte, cela me suffirait pour demeurer dans l’espérance. J’ignore s’il y a une raison, un sens caché à la maladie de Paloma, ce qui m’importe, c’est d’en faire quelque chose. Rien ne compensera sa souffrance, ne rattrapera ses mois d’insouciance perdus, mais je m’applique avec Paz à remplir ses jours du plus de joies possibles, pour ne pas garder que de mauvais souvenirs de ce temps, quand elle sera guérie. Bien sûr, Paz et moi et nos familles respectives vivons cette situation de manière très différente, ce qui n’est pas toujours facile. Mais il y a de grands moments comme lorsque, grâce à une poire qui s’adapte aux stylos à souffler qui avaient tant frustré Paloma, (merci Stéphanie !), elle a pu les essayer avec succès ! Elle qui appréhendait son retour à l’école, le regard des autres, que certains se moquent de la voir en fauteuil roulant, elle a passé un très bon moment avec toute sa classe ce jeudi, entourée de ses amis et grâce à la prévenance exceptionnelle de son maître qui annihile la moindre difficulté de Paloma avec un naturel à toute épreuve ! Paloma se sentait tellement bien qu’elle a même tenu à aller à la grille de l’école pour y saluer ses camarades des autres classes !

Je ne crois pas que les épreuves de la vie nous changent, je crois qu’elles nous donnent l’occasion de nous révéler.

J’ai encore assez de lucidité pour concéder que je peux me tromper mais si j’ai promis à Paz et à Paloma que la guérison était au bout de ce chemin si âpre – et j’entends par guérison que sa maladie disparaisse et qu’elle recouvre la santé pour vivre plusieurs décennies – c’est parce que je le crois. Une chose est de souhaiter et de prier en espérant être exaucé comme je l’avais toujours fait jusqu’ici, une autre est de savoir que Dieu m’écoute, qu’Il est avec moi et qu’Il exaucera ma prière, parce que ma confiance est totale.

Notre amie Carolina, de retour de Bogota, nous a prêté un magnifique petit livre de prières à l’Enfant Jésus. La foi du père Juan del Rizzo était telle et ses prières adressées au Divin Enfant si simples que les miracles se succèdent dans ce quartier pauvre de Santa Fe depuis plus d’un siècle. Le père Juan recommandait notamment de s’adresser à l’Enfant Jésus avec insistance car disait-il, “il fait parfois la sourde oreille” et lui-même le priait ainsi : “tu sais que si tu ne fais pas ce qu’on te demande, les gens ne viendront plus te prier !” Ou encore : “qu’est-ce que ça te coûte de faire des miracles ? Toi qui peux tout !” J’admire cette foi qu’il avait et sa certitude dans l’accomplissement des miracles. Il parlait à l’Enfant Jésus comme à un ami, avec une telle assurance qu’il remerciait déjà en formulant ses demandes avant même qu’elles ne se réalisent, tant il était certain d’être exaucé, ce qui ne manquait jamais et même bien souvent au-delà de ses espérances. Je crois aussi que c’est la bonne attitude, on n’imagine pas un David flageolant avant d’aller affronter Goliath…

Après tout, qu’est-ce que cela coûte à Dieu tout puissant de guérir une petite fille ? Je ne le demande pas pour moi, ce serait égoïste, mais pour elle, pour sa mère, son frère et tous ceux qui l’aiment (si, un peu pour moi aussi, alors). Et vous qui souhaitez sa guérison, n’ayez pas peur de la demander et de croire qu’elle arrivera, la grâce de sa guérison rejaillira sur vous. Le père Juan répétait souvent : “Pedir milagros, aunque no seamos santos, porque lo que obtiene milagros no es la santidad sino la fe” et que l’on peut traduire par : “Il faut demander des miracles, bien que nous ne soyons pas des saints, parce que ce qui obtient des miracles ce n’est pas la sainteté mais la foi”.

Le directeur de mon collège vient de m’annoncer que la prochaine messe de carême de mardi prochain (2 avril) dans l’établissement sera célébrée à l’intention de Paloma et de notre famille. 7h40, heure de Paris : où que vous soyez, quelle que soit l’heure du pays où vous vous trouverez, je vous invite à vous unir à ce moment de prière particulier et qui nous tient à cœur.

Oscar/Henri-Christian

A fide sanatio

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