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Merci…

Merci. Merci d’avoir respecté le code couleur que nous avons proposé. Paloma aime aussi beaucoup le vert pistache mais nous avons pensé qu’il y aurait peut-être parmi vous quelques personnes qui ont des métiers sérieux et n’auraient pas le temps de se changer avant de retourner au travail…

En novembre, elle remplit un théâtre parisien un dimanche soir et aujourd’hui une église un vendredi matin ! Elle qui avait tellement peur qu’on l’oublie. À quelques semaines de sa première communion, elle n’avait pas hésité à écrire au pape pour lui demander comment être sûre que Dieu existe vraiment. Elle recevra une lettre magnifique et très personnelle du Vatican accompagnée d’un chapelet béni par le pape François.

Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je rends grâce à Dieu pour chaque jour qu’il m’a donné avec ma fille, et aussi avec ma femme et mon fils, car le chagrin ne sera jamais aussi grand que le bonheur l’a été d’avoir eu Paloma. Certes, elle n’est pas restée longtemps mais elle a eu le temps d’accomplir en une décennie ce qui prend « toute une vie » à d’autres ; elle est venue apprendre l’amour et le transmettre…

Telle un architecte, elle a dressé les plans pour que nous soyons plus heureux, plus humains, plus aimants.

Paloma, par son innocence et sa résistance, nous donne l’occasion de faire ce petit “plus” gratuit que personne ne nous aurait reproché de ne pas accomplir, d’être un peu plus généreux, un peu plus conscients du miracle de la vie, un peu plus attentifs à l’autre, tout simplement : un peu plus fraternels.

En Antigone de la fatalité face à la maladie, nous avons dit non, non à l’assurance qu’il n’y avait rien à faire, non à l’assertion selon laquelle les dés étaient jetés, voire pipés, pour nous empêcher de gagner contre sa tumeur cérébrale prétendue incurable, non à l’idée de priver notre fille de la joie de vivre, de grandir et de choisir sa destinée. Et une première bougie s’est allumée, puis une autre et encore une autre. Des messages, toujours plus nombreux, venant de plus en plus loin, des prières, des encouragements et des aides indispensables arrivant juste quand nous en avions besoin pour ne pas tomber, pour maintenir Paloma dans l’espérance et la convaincre de s’accrocher, se sont multipliés…

Je l’ai écrit à plusieurs reprises en vous donnant des nouvelles : heureusement que vous êtes là… C’est en vous que nous avons puisé notre force et notre courage. L’incertitude face aux jours qui venaient nous a obligés à nous abandonner à la grâce de Dieu en toute confiance. J’ai craint de vous avoir emmenés sur le chemin d’une veine espérance mais vos messages pour me témoigner votre reconnaissance, votre foi retrouvée ou consolidée, vos passages plus fréquents dans les églises pour y prier, y allumer des cierges pour Paloma y compris tout au long de cette semaine me prouvent le contraire.

La maladie de notre fille a été l’occasion de rencontres et de retrouvailles qui mériteraient d’être toutes détaillées mais je sais que Mgr Ricard doit être à l’évêché à 11h pétantes, sachez seulement qu’elles nous sont précieuses.

Nous avons pu constater tout au long de ces quinze mois combien vos prières étaient d’un soutien tangible : savoir qu’autant de groupes de prières d’amis de différentes confessions se soient formés et portent Paloma dans leur cœur, qu’aux prières chrétiennes se soient ajoutées les prières juives et musulmanes, aux quatre coins du monde : de Lourdes au Mur de Jérusalem et jusqu’aux monastères bouddhistes du Tibet et du Népal, est extrêmement émouvant.

Les traces invisibles de Dieu à travers tous ces signes nous ont donné le courage de rester debout. Jusqu’à la venue d’un cardinal un Vendredi saint à la maison, pour donner à Paloma trois sacrements : l’eucharistie, la confirmation et le sacrement des malades, afin de l’accompagner et de lui donner la force de poursuivre au-delà de ce qu’un être humain, et qui plus est une enfant, devrait avoir à supporter.

Il y a des jours où il semble que Goliath gagne contre David, que la mer se referme sur Moïse mais s’avouer vaincu, voilà le plus grand écueil qui nous attende et contre lequel nous devons lutter sans relâche parce que les seules batailles que l’on perd vraiment sont celles qu’on ne livre pas. Paz, Bruno et moi sommes déjà plus sensibles à ce(ux) qui nous entoure(nt), c’est déjà une première leçon positive.

Certains d’entre nous se demandent où se cache Dieu quand ça va mal, pour ma part, c’est dans ces moments que sa présence m’est la plus évidente car il faut au moins la force de Dieu pour nous maintenir debout dans de telles tempêtes.

Indépendamment de nos croyances et de notre questionnement face à la souffrance, il me semble qu’il nous appartient de donner un sens à un événement fortuit, d’en faire quelque chose de bien, de bon et de positif. L’extraordinaire mouvement de solidarité autour de Paloma est encore un signe.

Il m’a fallu cette maladie pour prendre du temps pour et avec ma fille et développer une relation que nous n’avions jamais eue et la foi m’a permis d’être préoccupé sans avoir peur.

Par sa foi et son acceptation de la maladie, Paloma a touché beaucoup de personnes et les a aidées dans leur vie.

J’ai cru au miracle de sa guérison jusqu’à son dernier souffle, je me suis dit : « elle va peut-être revenir, c’est peut-être pas si extraordinaire que ça le Paradis, si ça se trouve, contrairement à ce qu’on avait imaginé elle et moi début avril en le dessinant, il n’y a pas de Minions et elle va être déçue ! » Finalement, ça doit être encore mieux !

Moi qui craignais que votre foi faiblisse si le miracle tant attendu n’arrivait pas, je constate de multiples signes d’amour, d’espérance et de foi.

En apprenant sa mort, Gabriel, sept ans, a demandé à son père si elle avait souffert. Quand il lui a répondu par la négative, Gabriel s’est exclamé : « tu vois papa, Jésus nous a écoutés ! » Le week-end précédent en effet, ils étaient allés dans une église y brûler un cierge pour Paloma. Leur prière était de demander au Seigneur de toutes leurs forces un miracle, mais que si Sa volonté était autre, alors de faire qu’elle ne souffre pas.

Quelques jours avant sa mort, j’ai dit à Paloma : « je demande à Dieu de te guérir mais si tu meurs, tu nous enverras de l’Amour”… Elle n’a pas attendu longtemps…

Je dois vous soutenir car après ces longs mois d’espérance en sa guérison vous êtes dévastés. Dans vos moments difficiles, de souffrance et de doute (elle en a eu aussi), souvenez-vous de Paloma, priez-la, demandez-lui d’intercéder pour vous auprès de Dieu pour vous soutenir et vous donner du courage.

Continuez à garder Paloma dans votre cœur, profitez de la vie sans avoir peur de la quitter.

Paloma n’a pas pu grandir mais elle a fait grandir les autres.

Alors que ces derniers jours, elle était totalement paralysée elle a trouvé la force de se constituer des ailes ; sur l’une d’elles on peut lire “Amour” et sur l’autre “Foi”.

N’oublions pas, comme l’écrivit Jean d’Ormesson : « La vie a toujours été et sera toujours une souffrance – et elle est un miracle ».

Les chants que nous avons choisis pour la célébration reflètent le signe de notre espérance ; pour l’offertoire, il s’agit d’un morceau interprété par Paloma et qu’elle a composé au ukulélé lors de son hospitalisation à Londres pendant ses cours de musico-thérapie… Mon cousin Louis-Christian lui a composé une chanson et il la jouera pendant la communion, enfin les autres chants moins « liturgiques » que vous entendrez si vous restez jusqu’à la fin faisaient partie de ses préférés.

 

 

 

1 commentaire

  • Nicole juin 15, 2019 - 12:09

    Bravo pour votre courage je ne sais pas si moi j’aurais pu être comme vous !
    Avec toute mon amitié
    Nicole

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