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Un 12 mars…

Aujourd’hui, 12 mars 2021, cela fait trois ans que nous avons reçu le diagnostic de la tumeur de Paloma. C’est pour nous comme si c’était hier. D’un autre côté, mon semestre passé à Sainte-Foy, j’ai l’impression que cela fait une éternité qu’il s’est écoulé alors que j’ai quitté la France il y a moins de deux mois. Notre rapport au temps est définitivement altéré.

Paloma est omniprésente dans ma vie. Et il m’est difficile d’avancer sans elle, de faire des projets. J’ai repris l’écriture du livre-témoignage commencé quelques semaines à peine après sa mort, en arrivant au Touquet, en juillet 2019. Il y contient les lettres que j’envoyai tout au long de sa maladie, les poèmes écrits après et les sentiments qui m’habitent, comment j’affronte son absence avec plus ou moins d’énergie, selon les jours. J’espère qu’il apportera un peu de réconfort à ceux qui le liront, mais ce n’est pas pour tout de suite…

Depuis trois ans, notre vie n’a été que chaos et instabilité. Cela fait seulement huit semaines que Paz, Bruno et moi sommes enfin réunis dans la maison asturienne qui a vu naître Paloma. J’ai commencé à donner des cours à l’Alliance française de Gijón et nous n’avons pas d’autre projet que de trouver un peu de stabilité et de sérénité, autant que faire se peut, et un nouvel équilibre, à trois.

Par chance, nous aspirons à la même chose, et quand l’un de nous va moins bien, les deux autres sont là et savent instinctivement comment se comporter, quoi faire, quoi dire et accepter la morosité passagère, comme il y a quelques jours quand Bruno, me trouvant seul devant la télévision, alors que j’étais sensé être sorti avec Paz, sans rien me demander, m’a proposé des pop-corn…

Dire à quelqu’un qui souffre qu’il n’est pas le seul est sans doute la pire réaction possible car c’est nier sa souffrance au lieu de l’accueillir et de la partager. Mais, quand je vais moins bien, je ne peux pas m’empêcher de me dire que je ne suis pas le seul et me soucier des autres m’aide à moins me préoccuper de moi. Aujourd’hui, en particulier, je pense à ceux qui ont perdu un enfant, ceux dont l’enfant est malade, ceux qui sont malades…

J’ai évoqué dans mon précédent message ma participation à l’écriture du livre collectif « Regards ». Il s’agit d’un recueil qui regroupe les histoires d’une quarantaine d’enfants touchés par une maladie grave. L’un d’entre eux a perdu la vie un 12 mars, ce jour-là, nombre d’entre vous allumait une bougie pour Paloma à qui il restait moins de trois mois à vivre… Le soir, j’en lis quelques pages, un chapitre et je m’endors en pensant à ces enfants, à leurs familles, je prie pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés, que Dieu les soutienne et aujourd’hui, j’ai allumé une bougie pour Baptiste et pour Paloma.

Je suis fier d’avoir participé à ce projet pour sensibiliser le public aux cancers pédiatriques et autres maladies infantiles graves. Les bénéfices de ce livre seront versés à la fédération Grandir Sans Cancer qui œuvre pour faire avancer la recherche et la sensibilisation des politiques. L’élan de solidarité qui a porté la publication de l’ouvrage a déjà permis de dépasser les deux mille exemplaires vendus.

Certes, il y aura toujours des souffrances, et des maladies, et la mort en travers d’un chemin que l’on croyait seulement bordé de joie et de fête. Mais l’amour et l’empathie doivent d’autant plus fleurir pour dégager l’horizon et que les regards s’élèvent. Aujourd’hui, vous pouvez manifester votre solidarité en achetant le livre et en en parlant autour de vous. Et retrouver un peu de Paloma au chapitre qui lui est dédié…

https://www.helloasso.com/associations/des-ailes-pour-paloma/evenements/regards-le-livre

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